Museo Archives Giovanni Boldini Macchiaioli

Photo de Giovanni Boldini jeune

Photo de Giovanni Boldini jeune

Giovanni Boldini est né à Ferrara , rue Volta Paletto 1941, le 31 décembre 1842, du mariage(1830) de Benvenuta Caleffi (1811-1875) et d’Antonio Boldini (1799-1872), peintre s’étant formé sous le guide de Guiseppe Saroli et fils unique de Beatrice Mandolini et Giuseppe (1774-1808).

 

Il fut baptisé le jour meme en l’église de santa Maria in Vado avec les noms de Giovanni Giusto Filippo Maria. Il a eu comme parrain Filippo Pasini, Ses frères et sœurs furent : : Beatrice (1830), Luigi (1832), Carlotta (1833), Filomena (1835), Maria (1837), Giuseppe (1839), Gioacchino (1841), Francesco (1844), Gaetano (1846), Anna (1848), Veronica (1850) e Pietro (1852).

 

Entre 1844 et 1846 Antonio Boldini illustra le livre de Girolamo Baruffaldi “Vies de peintres et sculpteurs de Ferrare ». Dans la même période Giovanni perdit son grand-oncle Luigi (1772-1846), riche avocat qui, n’ayant pas de descendant direct, laissa une partie de ses biens à ses petits-neveux, désignant Antonio et son frère Carlo (1782-1849) ses usufruitiers. L’année d’après, la famille Boldini déménagea dans la maison de l’oncle défunt, rue Borgonuovo 1719. En 1850 Bodini fit sa confirmation e commença à fréquenter l’école élémentaire du quartier Saint Dominique, où enseignait Antonio Bottomedi. Boldini abandonna très tot ses études pour se consacrer à plein temps au dessin. Il attrapa la tuberculose en même temps que ses frères.

 

Entre temps sa sœur Beatrice(1852) se maria et s’établit avec son mari rue Volta paletto 353 pour un certain temps, chez sa grand-mère Béatrice et son second mari Luigi Federzoni.

 

A l’âge de quatorze ans (1856) Boldini exécuta un autoportrait magistral. Il s’exerçait avec l’épinette. Il fréquentait ces années-là l’école de peinture des frères Gerolamo et Gaetano Domenichini. A cause de la mort de son mari, Béatrice Mandolini, la tante, comme l’appelait Zanin (Giovanni), déménagea en 1857 chez son fils, où elle passa les dernières années de sa vie.

 

En 1859 Alessandro Gorì lui commissionna une copie de la Vierge de la chaise (Madonna della seggiola) de Raphael. Entre cette année et 1862, son ami Timoteo Pasini lui fit connaitre la sœur de sa fiancée Adele Passera, Giulia, de laquelle il tomba follement amoureux. Mais la jeune fille  ne partagea pas son sentiment,  se mariant en effet l’année d’après avec un bolognais, Cesare Gualandi.

 

En 1861 Giovanni fut dispensé du service militaire à cause de sa taille -154 cm-, un centimètre de moins que la taille minimum requise.

 

Grâce à l’hypothèque de la maison de via Borgonuovo, en 1862 Giovanni reçut 3724 lires. A la majorité de ses frères Gioacchino, Giuseppe et Luigi en 1863 il obtint 29,260 lires comme partie de l’héritage laissé par son grand-oncle paternel, somme qui lui permet en quelques mois de s’installer a Florence (1864 ?), accompagné de son ami Enea Vendeghini. Dans la ville du Grand-duché il se lia d’amitié avec Michele Gordigiani (probablement déjà en contact avec son père), avec Cristiano Banti et avec Telemaco Signorini, avec lesquels il fréquenta le café Michelangelo et le café Doney rue Tornabuoni. A Florence il habita, au moins pour un certain temps, rue Lambertesca n.10, au troisième étage. A Pâques 1864, Boldini rentra a Ferrare pour la mort de son frère Francesco. Il connut les Laskaraki et Marcellin Desboutin chez qui il séjourna dans la villa dell’Ombrellino a Bellosguardo.

 

Entre 1865 et 1866 Boldini se rendit plusieurs fois dans la propriété de Diego Martelli a Castiglioncello et vraisemblablement a Ferrare pour la mort de sa sœur Anna.

 

Il exposa L’amateur des arts à la Société d’Encouragement de Florence. Il reçut un prix du ministère de l’Agriculture, obtenant plus tard la première critique enthousiaste signée Telemaco Signorini.

 

Toujours en 1866 Boldini pourrait avoir fait un voyage en Lombardie et à Naples avec son ami Cristiano Banti, visitant la Reggia di Caserta, décor présumé de la peinture Cavalieri.   

 

Rentré à Florence, il connut les aristocrates anglais Falconer, qui le reçurent à la Falconeria, une petite maison au lieu-dit Collegigliato, près de Pistoia. Durant ces séjours, qui se prolongèrent au moins jusqu’en 1868, Boldini fit la connaissance des familles Drommond-Wolff et Cornwallis-West.

 

1867 fut l’année de sa célèbre dispute avec Desboutin, qui demanda à Signorini d’intervenir pour récupérer les clés de son studio, encore entre les mains de Boldini. En mai ce dernier écrit à Martelli lui disant avoir conseillé sa maison de Castiglioncello à la famille Amigues pour les prochaines vacances d’été.

 

En compagnie d’un ami grec que lui avait présenté Madame Falconer, en juin il partit pour Paris pour visiter l’Exposition Universelle, en passant par Milan, Arona, Garda, par la Suisse, Sion et Neuchatel ; en juillet il revint de nouveau dans la propriété de Martelli à Castiglioncello. En automne Boldini fit un voyage a Montecarlo avec les Falconer, reçu par le général marquis Esteban José Andrès de Serravalle dont il fit le portrait. Au retour de la Cote d’Azur en 1868, il séjourna souvent chez les Falconer à Collegigliato, où il réalisa les fresques de leur salle à manger. Cette année-là il  entretint des rapports constants avec Signorini, qui de temps en temps le rejoignait à Pistoia. Madame Falconer tomba malade et, à cause du manque d’engagement de Boldini dans son travail, leur amitié se détériora, pour arriver à un véritable contentieux dans lequel le peintre réclamait le paiement de certains tableaux pas encore réalisés, et que la noble dame affirmait n’avoir jamais demandé. A ce propos, la dame fit plusieurs fois appel à Signorini pour définir la situation. Peu après Bodini peignit un autre portrait pour la famille Falconer, qui s’engagea à le lui payer mille francs. Isabelle Falconer mourut l’année suivante après une longue maladie. D’après les écrits d’Adeline Wolff, la fille d’Isabella, le peintre était encore en dette avec leur famille et elle l’exhorta à terminer le portrait de son fils commencé des mois auparavant, ; Boldini fixa un rendez-vous pour la pose, mais sans s’y présenter.

 

En septembre la maison de rue Borgonuovo à Ferrare fut vendue, qu avait été hérité en 1846 par la famille Boldini, qui en avril s’installa via Volta Paletto. Comme en témoignent les peintures Dalla soffitta a Ferrara e Giovane alla finestra, sur le fond duquel on reconnait le Château Estense de Ferrare vu de la maison de rue Borgonuovo, en 1870 Giovanni passa un certain temps dans sa ville natale, peut-être en mars à l’occasion de la mort de son neveu Francesco, fils de Gioacchino.

 

Le 16 mai 1870 le peintre réclama à une certaine Madame Williams le paiement de l’emballage et du transport de certains tableaux. Par contre un reçu de 130 lires en date du 31 mai  lui a été adressé par le couturier Augusto Rose pour la confection de vêtements. Les banquiers florentins Mattini e Eyre ayant démontré en temps utile leur volonté de payer la somme due à Boldini, n’apprécièrent guère le rappel de Boldini à Mme Williams.

 

Le 10 octobre mourut son neveu nouveau-né Umberto, fils de Luigi. Giovanni exposa pour la première fois à Londres, dans une galerie privée non-identifiée. En mars 1871 il reçut une demande de paiement de la part du sculpteur Egisto Gaiani. Le 3 mai 1871 son neveu Antonio, fils de Béatrice, mourut à Florence ; juste après , le 19, Boldini  se rendit à Londres où il s’établit au n.14 de Brunswick square, accueilli par le marchand d’art Frédéric Reitlinger, qu’il a connu à Rome ou à Florence. 

 

Il fréquenta Vico d’Ancona et il travailla sans cesse exécutant de nombreux portrait pour la noblesse anglaise. En juin il revit Sir Cornwalis-West, qui le persuada à s’installer dabs son studio, au n.49 d’Eaton Place, se déplaçant périodiquement  à la campagne dans son château de West. Cornwallis-West lui procura de bonnes commissions en le présentant au ducde Sutherland, à la duchesse de Westminster et à la princesse de Pless ; à Londres Boldini fut surnommè « Little italian ».

 

Giovanni annonça un voyage à Paris. A la fin du mois d’aout il résida dans un château à Welsh, appelé pour faire le portrait de la propriétaire âgée. Début novembre il s’installa définitivement à Paris et , avec le modèle Berthe, il habita au 12 avenue Frochot. Il se lia avec le marchand Adolphe Goupil, rencontré sans doute à Londres.  Cette relation a caractérisé l’expression de l’auteur au moins jusqu’en 1878. Avec Berthe il s’installa au 14, Place Pigalle dans les premiers mois de l’année 1872. Au Printemps il recommanda son ami Banti à Albert Goupil, fils du célèbre marchand Adolphe, venu en Italie avec l’intention d’acheter des tableaux.

 

En juillet il revint à Ferrare pour la mort de son père, il visita Venise, travaillant à l’ile de Saint Georges. Il fit le projet d’un voyage en Espagne prévu de janvier à mai. Nous ne savons pas si le déplacement eût vraiment lieu dans les temps prévus, bien qu’un tableau sur le thème maghrébin et deux sur le thème hispanique en témoignent, un desquels daté 1873 : après le bain, couple en costume espagnol avec deux perroquets, torero et joueuse de guitare, 1873.

 

Rentré à Paris en juin 1873, Giovanni repartit pour un séjour à Combs-la-Ville où le rejoint Signorini, avec lequel il resta en contact épistolaire ensuite.

 

Le 30 novembre il s’abonna de Paris au « journal artistique », auquel collaboraient Adriano Cecioni e Telemaco Signorini. Il conseilla à ce dernier d’envoyer ses tableaux à Goupil, le priant de dire à Cecioni qu’il avait beaucoup apprécié son article sur Ernest Meissonier.

 

Le 26 décembre il écrit de nouveau à Signorini pour l’informer du mauvais cours des ventes et, surtout, de n’avoir pas pu céder les œuvres qu’il lui avait laissées à Paris, ayant décidé de les confier quand même à Goupil pour les proposer de nouveau dans un meilleur moment.

 

Pendant l’été 1874 il peint dans le parc de Versailles. Entre octobre et novembre de la même annèe il alla d’abord à Ferrare pour rendre visite à sa mère gravement malade et puis à Florence. Durant ce déplacement, à Paris mourut sa gouvernante.

 

En novembre mourut Mariano Fortuny, dont Boldini avait reçu l’influence artistique. Le 7 mars sa mère vint à manquer.

 

Giovanni accueillit Michele Gordigiani dans son studio et fit des rencontres avec Antonio Mancini.

 

Il eut une relation avec la comtessse Gabrielle de Rasty, au point de louer avec elle une garçonnière au 24, avenue Trudaine.

 

En mai il s’installa à Versailles, dans une petite maison meublée au 333, bd Saint Antoine, où il peignit pour Goupil, ce qui l’incita à peindre des scènes en plein air, se déroulant dans les jardins royaux grandioses de la ville, dont beaucoup furent commissionnées surtout par des américains qui y voyaient « le rendement  parfait du véritable naturel ». L’œuvre intitulée Parc de Versaillesfut vendue à New York en 1888 aux Enchères de Stewart à 17.000 francs, comme le souligna Emmanuel Benezit.

 

Il demanda a Banti de lui envoyer l’huile de Toscane.

 

Le 26 septembre, touchée par un mal incurable, s’éteignit dans un hopital de Ferrare sa première fianée, Giulia Passega.

 

Giovanni refusa d’exposer ses œuvres de la période florentine à la galerie Lega Borrani, les retenant trop immatures et non représentatives de son style actuel. Il invita Banti à lui renvoyer à Paris le portrait de Cecconi qu’il lui avait demandé à cette intention de même que le dessin au crayon représentant ses parents.

 

En 1876 il fut accueilli par Cristiano Banti, d’abord a Montemurlo puis à Montorsoli. D’après la correspondance avec Telemaco Signorini, en 1877 le peintre annonça un voyage de trois mois qui de Bougival le porta en Normandie puis en Espagne

 

En février  mourut son neveu Arrigo, fils de Gioacchino. Boldini accueillit le sculpteur Vincenzo Gemito, qui lui fit son portrait en demi buste. Mancini visita son studio. Le 6 décembre sa sœur Béatrice mourut. Signorini envoya a Giovanni une copie de “ les 99 discussions artistiques”. En 1878 les rapports avec le marchand Goupil se relâchèrent, Boldini se lia d’amitié avec Degas. Le 16 juin il rejoignit Diego Martelli à Paris en même temps que Leto, Signorini et Pisani. Durant l’été Boldini visita Etretat et Montroyal. Martelli, correpondant à Paris de « La gazette d’Italie » fit la critique de plusieurs œuvres de Boldini passées aux enchères à l’occasion de la vente de la collection du bariton Jean-Baptiste Faure. Ce n’est qu’en 1879 qu’il participa pour la première fois au Salon Officiel, où il exposa La dépêche.

 

Il préféra d’abord travailler de manière indépendante en nouant des relations avec différents marchands – américains, anglais, allemands ainsi que le français Goupil.- en répondant à leurs commissions ou par des propositions personnelles. « peu connu en Italie, meme s’il n’envoyait jamais rien au Salon, Boldini était déjà célèbre parmi les amateurs en France, en Angleterre et en Amèrique », écrivait Folchetto en 1889. Son affirmation précoce en Amérique et en Allemagne fut rappelée à son frère Gaetano dans la dernière période de sa vie : « malheureusement je n’ai pas les photos de cette époque, il y a beaucoup de tableaux en Amérique et aussi en Allemagne, ils plaisaient au plus illustre et au meilleur artiste allemand Menzel ». Il s’inscrit ensuite au Cercle de l’Union Artistique (Comité de la Société Nationale des Artistes Français) pour avoir un contact de plus avec une Institution publique : Meissonier était président de la session de peinture e Raimundo de Madrano un membre associé ; il visita Venise en peignant dans le Palais Rezzonico. Il passa une période à Etretat. Les premiers jours de juillet io correspondit avec le collectionneur Victor Desfossés, qui l’invita à le rejoindre aux bains de Royat.

 

Le 28 juillet Enea Cirelli, veuf de Béatrice Boldini, épousa son autre sœur Filomena. Son frère Gaetano se maria avec Amalia Bocchi.   Il exposa à Londres à la galerie Arthur Tooth.

 

Il rencontra le directeur du Musée du Prado, Federico de Madrazo et il participa vraisemblablement à l’exposition du Cercle de l’Union Artistique en février 1880, en présentant, peut-être, le portrait d’Alice Regnault à cheval, aujourd’hui à Milan.   Le tableau fut présenté en mai au Salon Officiel sous le titrePortrait de Mme ***n.384 du catalogue et décrit par Philippe Burty dans Le salon de 1880, dans « L’Art » de juin 1880 p.304.

 

Jacopo Caponialias Folchetto, correspondant de Paris, le rappela sans « Fanfulla » du mois de juin :

 

Notes parisiennes, 14 juin1880. Le salon à doses homéopathiques. “Boldinia exposé un précieux tableau représentant une amazone à cheval. Assise le visage torné vers le qui la regarde, et montrant la jolie courbe de son beau corps sur la selle, c’est un bijou d’exécution qui plait énormément. Il attire encore plus la curiosité du public, puisqu’on sait que le modèle est la très belle Alice Regnault, et le tableau a été la cause d’un incident scandaleux. Le bruit courait que Boldini fit ce portrait équestre pour l’offrir à la célèbre actrice – célèbre pour sa beauté – pour lui en demander ensuite 15.000 francs. En vérité il ne prit jamais cet engagement, et lui offrit ensuite à titre de remerciement une des ses études de grande valeur. Il n’est pas vrai non plus que le portrait fut vendu. Je suis désolée pour Mme Regnault mais pour l’exactitude, je dois dire qu’un américain en offrit 15.000 francs… A condition de changer la tête !! Boldini a refusé « parce qu’il veut le garder en souvenir des tracas qu’il lui a procuré. »

 

En juin Boldini écrivit à Signorini pour lui demander de l’accompagner en Bretagne.

 

En aout il fit un voyage en Hollande, où il admira les prrodigieux portraits de Frans Hals. Le 14 septembre il exhorta Serafino de Tivoli à rentrer d’Italie à Paris, parce que les peintres du café Nouvelle Athènes, Degas, Desboutin et Fichel l’y réclamaient.  

 

Au Salon de 1881 il exposa le Portrait de Mme la Comtesse de R…, ouvrant cette ligne inépuisable de belles figures féminines : «  Il a le grand talent de rendre vos yeux brillants, la peau veloutée, le sourire jeune et la pose désinvolte ! », écrivait Maurice du Seigneur dans sa critique de l’exposition. En mai Mancini lui écrivit une lettre incompréhensible de l’Asile Provincial de Naples. Giovanni rencontra Signorini venu  à Paris pour visiter l’exposition..En juillet il alla avec Berthe à Chatou, où il reçut Signorini et De Tivoli.

 

En 1882 le chef d’orchestre Emanuele Muzio, après s’être fait faire son portrait, fit en sorte que Giuseppe Verdi accepte de poser pour Boldini. Verdi se montra enthousiaste du petit portrait sur papier de Muzio que Boldini lui fit parvenir, « on voit qu’il est fait par un grand artiste ». 

 

A partir de cette année Boldini entretint des rapports professionnels avec le marchand d’art allemand Lepke, auquel il envoyait ses peintures en lui demandant son avis. Lepke était galeriste d’Adolph Menzel, qui demanda à voir les tableaux de Boldini. Ceci anticipa les contacts de Boldini avec Menzel avant le voyage à Berlin en 1886.

 

Lepke possédait déjà une œuvre de Boldini, achetée par l’intermédiaire de Goupil en 1872 : intérieur d’atelier, comme en témoignent les carnets de vente de la Maison.

 

Au cours des années quatre-vingt les contacts avec le galeriste londonien Everard continuèrent, avec la maison de ventes anglaise Arnold & Tripp et avec les marchands américains Cahrles Warren Cram, Samuel Putnam Avery et Georges Lucas.

 

En décembre Boldini présenta six œuvres à la « Première exposition de la Société Internationale des Peintres et sculpteurs » à la Galerie Georges Petit : Deux études (pastels, n.13), Portrait de Mme fortuny (n.14), Station d’Omnibus (forse Omnibus place Pigalle, n.16), Le panier de fraises (peut.etre primeursn.17), et Portrait de M.A. (n.15). La présence de ce dernier, Le portrait du peintre Joaquin Araujo Ruano gravé dans le catalogue et daté 1882, permet d’en anticiper la réalisation, située autour de 1889-1890. L’œuvre fut probablement exposée également à Munich en 1890 et à Berlin en 1896. Elle était surement présente à l’Exposition Universelle de Paris de 1889.

 

Le 17 décembre Giovanni devint membre honoraire de l’Académie des Arts du dessin de Florence.

 

En 1883 il reçut l’honneur de l’honneur de l’Ordre de la Couronne d’Italie.

 

En janvier il donna à Cecilia de Madrazo Fortuny le portrait qu’il lui avait fait l’année précédente et qu’elle trouva « très, très beau ».

 

Il fréquenta le café la Rochefoucauld où il rencontra Degas, Pissarro, cervax, Spiridon, Liardo, Fichel,, Pittara, manzi et plusieurs fois, Signorini.

 

Le 13 juin mourut Enea Cirelli. Dans sa lettre à son frère Theo, Van Gogh manifesta ses préjugés sur la peinture de Boldini, pour changer d’idée ensuite dans une lettre immédiatement successive.

 

En novembre Giovanni assista en compagnie de Muzio à la représentation de Simon Boccanegra de verdi et il en fut fasciné. D’après une lettre de Signorini, en 1884 Boldini était en froid avec Degas.

 

Du 20 au 25 juin Signorini, qui était à Paris, rendit visite à Boldini dans son studio, où il rencontra le modèle Luisette et, peu après, un ami de verdi, deleu (c’est-à-dire Paul César Helleu). Avant que Signorini ne parte, les deux amis s’échangèrent deux tableaux : celui de Boldini était femme en costume empire assise à table, peint des années avant.

 

Giovanni commença à fréquenter Helleu.

 

Boldini écrivit des lettres de recommandation pour Signorini, le présentant d’abord à Durand-Ruel puis à Léon Boussod, successeur de Goupil à la direction de la Maison. Il vendit des œuvres au marchand d’art américain Charles Warren cram, avec lequel il resta en contact jusqu’en 1891.

 

Le peintre exécuta également un portrait de la femme du marchand, Ella Brooks Carter.

 

En décembre il se rendit à Nice pour la représentation de l’Aida.

 

A Noel 1884 il était reçu à Genes par Verdi, en compagnie de Muzio, il continua ensuite vers Florence où il arriva le 27 décembre et fut accueilli affectueusement par de nombreux amis.

 

Début 1885 Boldini se rendit encore à la villa Il Barone di Montemurlo, reçu par Banti, avec lequel il avait passé le jour de l’an.

 

Renté à Paris entre janvier et février, il reçut de sa part des photos des peintres dits « Primitifs », acquises par Alinari. Banti réclama également son portrait peint par son ami, en l’informant d’avoir mis de la couleur derrière le portrait que Boldini avait fait à Adelaide et d’en avoir doré le cadre. 

 

En mai il participa aux funérailles de Victor Hugo.

 

Il correspondit avec Léopolda Banti au sujet d’une paire de bottes pour Adelaide, qu’il fallait faire fabriquer par un cordonnier français, puis envoyer à Florence.

  Alaide Banti au clavecin

Alaide Banti au clavecin

Début juillet il partit pour Naples, où il fit halte à l’hôtel Royal Chiatamone et il rencontra Morelli, Gemito, Altamura, dalbono et beaucoup d’autres. A la fin du mois il se rendit de nouveau en Toscane, accueilli a Montorsoli par Banti, avec lequel il alla à San Gimignano. En septembre il rentra à Paris, où ses amis le trouèrent grossi. Il écrivit à Muzio, le priant de saluer Verdi. Il fréquenta Degas et de Tivoli. Il eut mal aux dents.

 

Le 26 décembre il écrivit à la mère d’Adelaide, Leopolda, pour qu’elle permette à sa fille de faire un séjour à paris chez lui : contrarié par la réponse négative, il déclara son amour pour Adelaide.

 

En mars 1886, grâce à Muzio, il rencontra Verdi de passage ù paris avec Giuseppina Streppon: en peu de temps il exécuta d’abord le portrait à l’huile du musicien puis un autre au pastel, présenté la même année, œuvre unique, à la galerie Georges petit, mais pas en vente.

 

En novembre Giuseppina remercia Boldini pour la photo que lui a donnée Murzio, qui se référait sans doute à un des portraits de son mari.. Plus tard, à Milan, elle le remercia personnellement. Boldini exposa à Londres à la galerie Obach and Co, à l’exposition qui s’est tenue en mai.

 

Il fréquenta Alfred Stevens et Serafino De tivoli. En mai mourut Cecioni. Le premier juillet il s’installa dans une petite maison qu’il loua par l’intermédiaire de son ami John Singer Sargent dans le quartier de la Plaine Monceau, bd Berthier n.41. Il correspondit avec son ami Banti, qui ne crut pas au voyage imminent de son ami en Italie, où il lui conseillait de se rendre pour trouver de nouvelles inspirations.  Boldini annonça son prochain séjour à Dijon, Genève et Vevey.

 

En septembre il partit pour l’Allemagne, s’arrêtant à Besançon chez les Veil-Picard et il poursuivit avec eux vers Genève, Aix-les-Bains puis finalement tout seul jusqu’à Berlin chez Menzel.

 

Pendant le voyage il rencontra le fils de Banti, Leonetto. Il entretint durant cette période une étroite correspondance avec Muzio, en contact permanent avec Verdi. Il eut l’idée de réaliser une gravure du portrait au pastel afin de la publier aux frais de la  maison Ricordi dans l’édition de luxe d’Otello.

 

Cependant, malgré son enthousiasme pour l’idée, l’artiste n’exécuta pas personnellement la gravure, bien qu’il en supervisa les étapes de l’exécution.

 

Boldini inventa un prétexte pour demander à Banti de lui procurer l’adresse en Angleterre de son fils Alfred chez qui séjournait Adelaide, mais il ne reçut aucune réponse parce que Leopolda oublia de lui écrire. En automne il partit pour Londres, où son travail d’artiste obtint un grand succès, comme le confirma son ami Banti. A la fin de l’année il entra fréquemment en contact avec Faure, qui avait l’intention d’échanger le tableau acquis en 1875 sous le titre Pièce des suisses (Versailles) avec un paysage et un petit portrait de femme.

 

Son amie Agnès Carpenter lui écrivit de Dresde, où elle passait des vacances avec sa sœur. L’échange de lettres continua jusqu’en mars 1887 depuis Rome.

 

A l’occasione de la Première d’Otello, qui a eu lieu à Milan le 5 février 1887, il reçut de la part de  Muzio un petit cadeau et la lettre où le musicien lui réservait une place à La Scala avec son ami henry Poidatz. Verdi le reçut à la Scala et lui offrit une partition d’Otello avec dédicace.

 

Aux festivités données en l’honneur du musicien il rencontra aussi Jacopo Caponi qui avait déjà rappelé à Boldini à la fin de l’année, qu’il lui avait consacré un article sur le second numéro  de « L’illustration italienne » du 9 janvier 1887. En cette occasion fut publié également le portrait du peintre et le dessin original de Boldini tiré de son tableau chevaux de relai.

 

Dans son article Caponi avait affirmé que le tableau aurait été exposé à « l’Exposition Nationale Artistique »de Venise en  mai prochain, à laquelle Boldini déclara ensuite de ne pas participer.

 

En février Giovanni se trouvait à Venise pour un voyage de travail accompagné de Poidatz. Au Printemps il alla à paris, où son amie Agnès Carpenter espérait diner avec luiavant de quitter la ville. Il est probable qu’en aout Boldini partit pour San Sebastian pour une saison de corridas  exceptionnelle,  chose dont l’informa Paul Lafond déjà début aout en lui faisant des recomandations pour le voyage. En septembre il visita l’exposition de Venise, à laquelle il avait décidé de ne pas participer. En octobre il était de nouveau à Venise, d’où il parit pour Verone avec Banti. A Venise, il retrouva ses amis dont Enrico Pestellini, duquel Boldini fit une caricature très ressemblante.

 

Il demanda à Banti de s’infrmer pour son compte sur l’achat d’une propriété en Toscane. Son ami Timoteo Pasini lui écrivit de Buenos Aires, pour lui demander de lui confier des tableaux pour la vente.

 

Dèbut 1888 Boldini continua sa correspondance avec Muzio: depuis Naples et Modène où Muzio suivait les répétitions d’Otello. Le compositeur lui conseilla depuis Milan de préparer deux pastels, un  pour lui et l’autre pour son collègue Angelo Tessaro, qui avait mis au point une obtention pour fixer le pastel. Boldini fit l’expérience de cette technique et commença à utiliser également du fixatif, tout en tenant au courant Banti qui en réclamait une bouteille.

 

Il lui avait déjà dit qu’il avait réalisé six grands portraits au pastel de femmes d’Amérique du sud, dont le dernier fut celui d’Emiliana Conchade ossa, aussi connu sous e titre de Pastel blanc.

 

Une seconde version du portrait de la belle jeune fille de dix-huit ans, exécuté par le peintre, arriva en  Amèrique du Sud à la suite de la famille Concha.

 

Son ami l’incita à aller en Italie et finalement Boldini y passa quelques mois entre août et novembre. Il essaya de rencontrer Lola Laskaraki, son ancienne flamme, qui refusa de le recevoir en déclarant dans une lettre qu’elle ne voulait pas entacher le doux souvenir de leur amour passé. L’itinéraire prévoyait des haltes à Rimini, Ferrare et Florence; D’ici en octobre, avec Banti, il partit pour Rome, où il vit Vincenzo Cabianca.  

 

En novembre, il rentre à Paris avec sa nièce Eve, fille de son frère Joachim. En écrivant à Banti, il se souvint de quand il fut piqué par une méduse dans les eaux de Castiglioncello, lors de son séjour chez Martelli dans les années soixante et il dit son intention d’acheter une propriété autour de Sienne pour passer sa vieillesse. Comme d’habitude, il demanda à Banti de lui fournir de l’huile, mais aussi du vin et du vinsanto.

 

Il fréquenta le manège de Mme Lacanne  rue Tilsit et les leçons d’escrime de Francesco Recalchi. En décembre, Paul Lafond l’informa qu’il avait commencé la gravure du portrait de Verdi, qu’il termina l’année suivante pour la maison Ricordi.

 

À l’exposition universelle de 1889, Boldini participa dans le double rôle d’exposant et de commissaire de la section artistique italienne. Il assuma cette tâche dans laquelle il fut assisté par Signorini, en surmontant de nombreuses difficultés et se heurtant à l’hostilité de plusieurs artistes italiens mécontents des résultats médiocres des ventes. Il proposa au Salon Cinq peintures à l’huile : Chevaux de relai (Portrait d’un cavalier, maintenant perdu), Portrait, Portrait, Intérieur d’église, Église Saint-Marc, Venise. Elle a également exposé différents crayons: Portrait, Portrait, Portrait, Portrait de Mme Felix Vivante, Portrait, Portrait, et l’aquarelle Les amis (Les Deux Amis), réalisée en 1884 dans le cadre du studio de la Place Pigalle. Parmi les pastels, le Pastel blanc reçut le Grand Prix et la Médaille d’or. À la fin de juillet, il écrivit à Signorini pour lui demander un prix, aussi contenu que possible, pour la peinture de Lega et des autres qui voulaient participer à la loterie pour essayer de vendre les œuvres restées invendues à la fin de l’exposition.                                                                      

 

S’étant ainsi intéressé au sort des œuvres d’autres artistes, Boldini reçut la permission de baisser les prix par plusieurs artistes, dont Telemaco Signorini, Silvestro Lega, Raffaello Pagliaccetti et Carlo Pittara. L’exposition universelle une fois terminée, Boldini alla à Trouville pour un court séjour.

 

Il rentra déjà à paris mi-Août où il reçut Mme Marguerite Poidatz  pour la pose de son portrait avec sa fille Hellen. En septembre, il se rendit en Espagne et au Maroc avec Degas, en passant par Madrid, Grenade et Tanger; lors de la visite du musée du Prado il exprima sa grande admiration pour l’œuvre de Velázquez. À partir de fin août, il entretint une correspondance étroite avec Degas pour planifier le voyage. Le Français lui communiqua les bons conseils reçus par Lafond et par le manuel de tauromachie qu’il lui avait envoyé.                                                                                                             

 

Le 2 octobre, une fois rentré à Paris, Boldini avertit Signorini que le comité s’était réuni pendant son absence mais qu’il ne savait pas si son ami avait été choisi pour les prix de la loterie. Le 30 octobre, il reçut la médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur. Deux mois plus tard, sa sœur Filomena est décédée. Le 26 décembre, il écrivit à Signorini lui demandant s’il avait reçu la somme de trois cents livres pour la vente aux enchères de loterie. Il entretint des rapports épistolaires avec Lega.. Déjà en juin, “La Riforma” publia une belle critique de l’exposition parisienne; Boldini demanda à Banti de lui envoyer une copie du journal. Dans une lettre, il soutenait être très occupé et assister régulièrement à des déjeuners officiels. À la fin du mois, Lafond l’informa qu’il s’occupait de faire graver l’acquarelle Les deux amis.

 

En février 1890, il souscrivit avec de deux cents francs à l’achat de l‘Olympia de Manet, dans l’intention de la donner au Musée du Louvre. Boldini considérait l’art de Manet comme une source importante de sollicitude pour son activité picturale.

 

Il s’ inscrit à la Société Nationale des Beaux-Arts fondée par  Meissonier et d’autres, pour  faire des expositions annuelles en opposition à La Société des Artistes Français.

 

Dans cette édition, il proposa Portrait de M. John Lewis Brown et sa famille, Portrait de Mme R.J., Portrait de Mlle Berthier, Portrait de Mme H., Portrait de Mme Poidate, Portrait de Mme X et Étude. Raimundo de Madrazo a demandé à Boldini le prix de ce dernier tableau, exposé au Salon du Champ-de-Mars, au nom d’un ami qui voulait l’acheter. Mais le tableau, qui était resté longtemps accroché dans  l’atelier du peintre , fut vendu quelques jours après.

 

En été, il fit un voyage à Trouville, probablement en compagnie de Helleu. Il participa également à l’exposition de Monaco, la deuxième « Jahresausstellung », où le 31 Juillet, il reçut la médaille d’or de deuxième classe pour son oeuvre Zwei Freunde (Les deux amis, n. 160, qui fut achetée par l’État bavarois et placé Dans la Pinacothèque ; l’œuvre fut ensuite perdue).

 

Il  présenta aussi Vorspannpferde (Deux chevaux, n. 161), Männliches Bildnis (portrait Homme, 162), Die Familie des Herrn Brown (no. 163), Porträt der Frau Jourdin (n. 164), Porträt der Frau Berthier (n 165). Le tableau Piazza delle Erbe à Vérone daté de 1890 témoigne de sa présence en Italie cette année-là. Giovanni prit des leçons d’anglais. En novembre mourut Emanuele Muzio est mort. Ala fin de cette année il se lia d’amitié avec Robert de Montesquiou , auquel Boldini fit cadeau d’un portrait de Whistler ou lié en quelque sorte à l’artiste américain, qui à son tour voulait faire le portrait  de Montesquiou. Autour de 1890, Boldini rencontra Pierre-Georges Jeanniot, peintre et graveur suisse-français ami de Degas par lequel ils furent tous les deux invités. Il est possible que Boldini ait fait un portrait de sa femme Henriette et signala également  le nom de l’artiste à Selvatico  le faire partciper à la Biennale de Venise.  En 1891 Boldini s’employa sans succès à faire embaucher dans une banque parisienne le fils de Banti, Alfredo. Une série de lettres de John Singer Sargent en mai, adressées à d’importants acheteurs américains pour présenter les portraits de son ami Boldini, font penser que ce dernier planifie déjà un futur voyage en Amérique: en juille de l’année suivante, il annonça en  effet à Banti son départ imminent outre-Atlantique. L’artiste jouissait déjà d’une grande considération dans les milieux artistiques américains suite à la diffusion de ses œuvres recherchées, les «représentations en plein air» des années soixante-dix, et à la présence significative de ses œuvres dans de nombreuses expositions américaines. Le succès des portraits de Sargent en Amérique poussa Boldini à suivre le même chemin et à se proposer de nouveau dans un pays qui lui rendait encore hommage, dans son aspect innovant de portraitiste. Déjà en avril, il proposa trois portraits au pastels à la septième exposition de la Société des Pastellistes. Au Salon annuel parisien, il exposa par contre: Portrait de Mme D., Portrait de Mme S., c’est-à-dire le chanteur argentin, et Portrait de M. S., c’est le Portrait du petit Subercaseaux.

 

En juin, il partit pour Londres. En août, il alla à Aix-les-Bains pour soigner aux eaux thermales un problème à sa jambe.. En septembre il séjourna à Bologne, à Brescia et à Venise. Il participa ensuite à la troisième “Jahresausstellung” à Munich, où il exposa: Auf dem Markte (174a), Der Glockenturm zu Venedig (1804), Porträt von Verdi Pastell (1805) et deux autres portraits dont celui du petit Subercaseaux qui reçut la médaille d’or de première classe. Le galeriste allemand Eduard Schulte demanda de les exposer à Berlin, Düsseldorf et Cologne, ce qui prouva l’intérêt du marché allemand pour les oeuvres de Boldini. Momme Nissen dans un article sur les artistes étrangers actifs à Paris, apparu sur le premier numéro de 1891 de la revue “Die Kunst unserer Zeit”, dans le paragraphe conascré à l’Espagne et à l’Italie, a donné beaucoup de place à Boldini,  publiant également le portrait de John Lewis avec la famille à page entière. L’auteur soulignait  particulièrement les dons uniques de Boldini en tant que portraitiste, impossible à confondre avec les autres artistes italiens contemporains. Au cours de cette période, il reçut des lettres de Sir Cornwallis-West, qui l’invitait dans sa résidence de campagne s’il devait venir en Angleterre,  où il aurait pu faire le portrait de ses deux filles. La relation entre les deux était donc constante et ne s’interrompit même pas après l’installation de Boldini à Paris.  La galerie des Offices à Florence, par l’intermédiaire de son directeur Enrico Ridolfi, lui fit la commande en 1892 d’un autoportrait qu’il exécuta dans la villa de Montorsoli, recu par Banti ; en échange il demanda et obtint un plâtre du cardinal de Médicis du Bernini.

 

Pour la première fois, Alaide Banti se montra indifférente à ses attentions. En août, il se rendit de nouveau en vacances à Aix-les-Bains. En octobre, en compagnie de Banti et Luigi Nono, il alla à Pérouse, où il rencontre Nino Costa avec qui il continua pour Rome. De retour à Paris, il donna des leçons de peinture à l’américaine Ruth Sterling. Il fit des travaux d’agrandissement aux fenêtres du studio et eut de nouveau l’idée d’acheter un domaine en Toscane. Au Salon du Champ-de-Mars, il exposa le portrait de Mme Josefina Alvear de Errázuriz et celui de sa fille.

 

Toujours de Berlin, Heuer et Krimse l’invitèrent à céder ses droits de reproduction de gravure de Retour de l’Opéra pour en faire des estampes pour les grands magazines illustrés de l’époque. Retour de l’Opéra était peut-être la même qui était exposée à la Galerie Continental Art à Bond street en juin et à Dresde en 1897. Au début du mois de Février 1893 Boldini revint à Milan pour la première de Falstaff où, par l’intercession de Verdi, il reçut de la part de Ricordi la partition reliée de l’opéra qu’il fit dédicacer par le Compositeur. Il décida de donner à Verdi le portrait complet à l’huile de l’artiste réalisé en 1886. Le musicien, ému par tant de gentillesse, dit que le splendide portrait «est vraiment un travail d’artiste».   Boldini continua avec un bref séjour à Palerme puis revint à Paris. Il tint Signorini au courant de ses déplacements et de l’envoi de livres de la Comédie humaine de Balzac. Telemaco répondit avec enthousiasme et invita son ami à en envoyer d’autres pour compléter la série de précieuse collection.

 

Au printemps, il particicipa au Salon mondial de Colombie à Chicago, en envoyant trois portraits féminins: Portrait d’une Fille, Portrait d’une Ladye Portrait de Mlle. Le portrait d’une petite fille était plutôt hors compétition. Vraisemblablement il y avait : Mme Josefina Alvear de Errázuriz, le Pastel blanc et le Portrait de Dame Blonde avec des gants et un éventail. La description donnée dans le catalogue de l’exposition nous permet de reconnaitre ces trois œuvres surtout par rapport aux « deux dames, très grandes, très élégantes, enveloppées dans de fluctuantes robes blanches, avec de très beaux éventails noirs ou d’autres détails qui les mettaient en valeur » .

 

En octobre, il se rendit à Bologne, puis à Venise, à Trieste et à Vienne. Le Prince régnant de Bavière le décora de l’Ordre de Saint-Michel.

 

Il se souvint d’avoir acheté une copie de « Caricaturistes et Caricaturés » de son ami Télémaque, qui l’informa dans une lettre, lui avoir déjà livré une copie du livre à son hôtel particulier à Paris et il ajouta , avec une ironie sympathique: «Je comprends ton impatience d’acheter une œuvre qui fait désormais le tour du Globe. Je suis surpris que tu ne l’aies pas acheté à Vienne».                           

 

 Enrico Ridolfi lui présenta le collectionneur allemand Émile Pacully, résident à Paris.                           

 

Le 30 mars 1894, Borrani introduisit par lettre le colonel Leicoh qui, passant par Paris, aurait voulu le connaître. Le maire de Venise, Riccardo Selvatico, créateur et promoteur de la Biennale de Venise, demanda à l’artiste de faire partie du comité de parrainage de la première exposition,le chargeant de trouver des adhérents parmi les principaux artistes français de l’époque. Selvatico exprima sa gratitude pour son soutien, et l’accueillit à Venise avec les sentiments les plus vivants de gratitude et de fierté. Le secrétaire général de la délégation exécutive, Pio Lazzarini, le remercia également pour sa participation à l’événement. Cette charge lui occupa une grande partie de l’année, lui causant une certaine inquiétude pour la mise au point du règlement de l’exposition et les inévitables jalousies entre les participants. Boldini dissuada le maire de Venise d’inclure Federico Zandomeneghi dans la liste des artistes proposés à l’exposition. Il recommanda au contraire l’adhésion de Helleu, Besnard, Bonnat, Raffaëlli, Gervex, Sargent, Beraud, Detaille, Monet, Tissot, Puvis de Chavannes, Cazin, Duran, Stevens, Rodin, Barrias, Breton, Flameng, Vollon, Gèrôme, Lemaire, Jeanniot, Whistler, Duez, Bartholomew, Dagnan, Bouveret, Roll et Carrière.

 

Il entreprit une correspondance étroite avec Verdi.

 

Il discuta avec Selvatico de l’importance de permettre aux artistes d’exposer quand même  des œuvres déjà exposées autre part, parce qu’étant donné le peu de temps à disposition, il aurait été impossible d’en produire de nouvelles à la hauteur des attentes.

 

A la première Biennale de Venise, inaugurée le 30 avril 1895,  Boldini participa également en tant qu’exposant et présenta il Portrait au pastel de Verdi et le Portrait de Madame Erràzuriz.               

 

Le prix International de la Ville de Venise fut décerné à Francesco Paolo Michetti, qui présentait La figlia di Jorio, tandis que Boldini remporta le Prix national des municipalités et de la Province de Venise. Le Prix fut tout d’abord rejeté par Boldini qui le jugea même offensant, parce que restrictif par rapport à ses mérites réels.

 

Le Portrait de Verdi fut publié dans le numéro de septembre de “Natura e Arte” dans l’article consacré à la présentation des œuvres exposées à Venise.

 

William Merritt Chase lui présenta son élève Mme George H. Page. Chase collectionnait plusieurs œuvres du peintre: jeune fille lisant, portrait d’une dame, portrait d’une lady, portrait entier, un portrait à pointe sèche de Whistler dormant.                                                                                      

A partir de juin, Boldini reprit les séances de pose avec Marguerite Rochefort. Il partit pour Londres assister à l’inauguration d’une exposition de Helleu, puis à Versailles et en septembre à Venise.       

 

À l’occasion d’une visite au «Grosse Berliner Kunststüsung» (Grande exposition d’Art berlinoise) -ouverte du 1er mai au 29 septembre –  il proposa: Bildniss der Fürstin Poniatowka [sic] (The Portrait of Princess Poniatowski), Im Atelier . Studie (Ruth Sterling dans son atelier) et Familienbildniss [sic] (Portrait d’une famille, probablement celle de M. Brown), il exécuta l’admirable portrait d’Adolph Menzel, daté le 21 Octobre. Il aurait voulu exposer aussi le Portrait de Lady Colin Campbel, réalisé l’année d’avant, mais une indisposition de la dame ne lui permit pas d’envoyer l’oeuvre à Berlin. Ce dernier tableau est maintenant conservé à la National Portrait Gallery à Londres, où il fut donné par Lady Campbell elle-même en 1912.                                       

 

Au Salon de Champ-de-Mars en avril 1896, Boldini présenta: Portrait de la P.cesse P. (Portrait de la princesse Poniatowski, n ° 155), Portrait de MX (peut-être le Portrait d’Henriette Jeanniot, no. 156), Portrait de Mme M. (probablement Portrait de Madame Charles Max et non, comme on l’a pensé, de Marguerite de Rochefort, n ° 157). L’artiste lui-même dans une lettre à Guillaume Dubufe, trésorier et secrétaire de la Société Nationale, l’informa qu’il ne pouvait pas exposer à Paris le Portrait de Menzel réclamé à Berlin par l’empereur allemand. Dans le croquis avec les instructions pour l’installation des trois peintures au Salon, que Boldini envoya à Dubufe, on devine trois images de figures féminines: celle du portrait de la Princesse Poniatowski, facilement reconnaissable, une silhouette entière sur une grande toile – probablement le Portrait de Madame Charles Max – et un demi-buste, peut-être le tableau inédit d’Henriette Jeanniot.

 

L’identification du Portrait de Madame Charles Max a été confirmée dans l’article Le Salon de François Thiébault-Sisson en 1896, qui y discernait les dons du peintre à rendre la grâce de ses modèles. Jeanne Max elle-même, d’autre part, rappela en plusieurs occasions certains  rendez-vous pour les séances de pose à l’atelier de l’artiste.

 

Pour la reconnaissance du portrait inédit d’’Henriette Jeanniot, probablement épouse de Pierre-Georges Jeanniot,  des écrits en  font témoignage, y compris une lettre du 21 Avril où Boldini, se référant à Guillaume Dubufe, mentionnait justement la « tête de Jeanniot », donnant des instructions pour que’elle ne soit pas placée au-dessus d’autres œuvres au Salon du Champ-de-Mars. L’autre source importante est la lettre dans laquelle Pierre-Georges Jeanniot informait Boldini qu’il avait reçu le tableau, peut-être celui de sa femme.                                                            

 

Le peintre refusa l’invitation du comte Filippo Grimani, maire de Venise, membre du Comité de défense de la deuxième Biennale d’art, acceptant par contre d’être nommé en tant que membre du jury.                                                                                                                                                                     

 

Le premier mai de cette année, l’exposition internationale ouvrit ses portes à Berlin. Les salles de 51 à 54 furent réservées aux artistes italiens. Boldini présenta: Bildniss Sr Excellenz [sic] Adolph Menzel (Sa petite excellence Adolph Menzel, n 274.), Parc von Versailles (n 275)., Parc von Versailles. Herbst (automne, n. 276) que deux vues du parc de Versailles, Kirche in Venedig (Venise Eglise, n. 277), Marine. Venedig (Marina di Venezia, n. 278), Venezianische Frau (Woman vénitienne, n. 279), männliche Studie (Etude de l’homme, n. 280), Studie (Studio, n. 281).                          

 

 Les tableaux exposés à Berlin furent dûment signalés par la critique: l’article Berlin’s Art Exhibition, publié sur le « New York Times » du 17 mai 1896,  citait le Portrait de Menzel, les croquis du parc de Versailles, les paysages et figures Vénitiens, tandis que Jaro Springer, dans la revue Die JUBILÄUMS-Kunstausstellung à Berlin en 1896, dans “Die Kunst für Alle” (XI, 19, 1896), mentionnait le peintre et le portrait de Menzel, mais pas les autres tableaux. La demande de paiement à la Künstler Genossenschaft pour le portrait prouve que le tableau a été acheté pour être placé dans la National Gallery de Berlin, contrairement à l’affirmation de sources plus anciennes, en ce qui concerne le cadeau de Boldini à Menzel et le legs ultérieur de ce dernier à la Galerie Berlinoise.

Boldini arriva à faire le portrait de l’éminent peintre allemand grâce à Helene Vollmar, femme cultivée et amie de Theodor Fontane, qui en retour voulait un petit don à un organisme de bienfaisance. Dans cette période, Nancy Maria Fowler McCormick fit les séances de pose pour le portrait que le peintre termina en Juillet suscitant l’admiration de la femme, qui, dans une lettre l’informait de son succès dans les journaux allemands pour sa participation à l’exposition de Berlin en mai dernier.                                                                                                                                                         

 

En été, Boldini séjourna en Engadina et en septembre peut-être à Venise avec Maurice Barrès.

 

En octobre, il fut invité à Chimay par la princesse de Caraman-Chimay. Le comte de Montesquiou en fit l’intermédiaire, ce qui prouve les liens d’amitié précoces entre les deux.   Giovanni participa à l ‘ « Première Exposition annuelle» à la Galerie d’art Carnegie à Pittsburgh, inaugurée le 5 Novembre, et où il présenta le portrait de Mme Veil-Picard et pièce à quatre mains. Probablement, il participa aussi à l’exposition qui eût lieu dans la même galerie l’année précédente, comme il ressort des informations du catalogue qui signalait trois œuvres: jeune fille, Dans le jardin, scène de rue à Paris. Début 1897 Stanley McCormick, en exprimant son enthousiasme pour le portrait que Boldini avait fait à sa mère, de Chicago il invita le peintre à le rejoindre afin de le présenter à ses amis aisés, acheteurs potentiels du peintre en Amérique.                                                                                             

 

En avril, il exécuta le magnifique Portrait of Whistler, qui demanda très peu de séances. Lors d’une de ces rencontres alors que Whistler sommeillait, Boldini l’a représenté à la pointe sèche sur une plaque de zinc. Mais l’incision ne plut pas à Whistler, qui n’aima pas non plus celle qu’avait conçu Helleu, qui imitait la pose de celle de Boldini.    Le 13 avril, alors que Boldini assistait à une fête de charité, un incendie se déclara à l’intérieur du Bazar de la Charité, qui causa de nombreuses victimes. Au Salon de Paris en avril il exposa Portrait de Mme Veil-Picard avec celui du  comte Robert de Montesquiou. Bien que la toile  de Veil-Picard reporte la date de 1897, sa présentation à l’exposition annuelle d’art de Pittsburgh dès les premiers jours de Novembre 1896, permet d’en anticiper l’exécution.

 

Certaines communications d’ Olga à  Boldini rappellent la période de sa création: sur une carte de visite Mme Veil-Picard confirmait l’heure d’une séance pose, dans une lettre elle demandait une photo pour pouvoir admirer le tableau en l’absence de l’Original, qui était dans l’atelier de Boldini à Paris. Le peintre, effectivement très occupé, reporta la livraison de l’oeuvre à la résidence de la dame à Houlgate.                                                                                                                                                                                                       Boldini commença à prendre des accords pour la pose d’un autre portrait, celui de Pauline Hugo avec son fils Jean, qui prit fin en 1899. Pauline était la première épouse de Georges Hugo, petit-fils de l’illustre écrivain. Toujours Toujours au printemps, le peintre participa à l’exposition de Dresde, “Internationalen Kunst-Ausstellung Dresden”, inaugurée le 1er mai, il présenta deux pastels: Rückkehr von der Oper (Portrait de Lady Returning to theatre, n ° 722) et Portrat von Verdi (N ° 723), également reproduit dans le catalogue. Par contre, Pièce à quatre mains et petit portrait d’homme ont été rejetés, probablement parce que déjà exposés dans des expositions précédentes. Boldini continua à fréquenter Henry Poidatz.                                                                                                                                                                          

 

L’équipe de rédaction du magazine allemand “Die Kunst für Alle” lui demanda de pouvoir reproduire des œuvres telles que le portrait de Madame Veil-Picard et le portrait d’Adolph Menzel. En juin, il accepta de prêter une œuvre  à « l’Internationale Kunstudstilling » de Copenhague, mais il n’envoya rien, et en septembre on le sollicita encore à envoyer le Portrait de Verdi, déjà proposé à Dresde, à l’exposition annuelle du Club St Lukas de Dusseldorf. Même le galeriste d’Art  Johann Peter Schneider lui demanda de pouvoir exposer les acquarelles qu’il avait pu admirer à Dresde. En août, Boldini alla en vacances à Aix-les-Bains.

 

Felix Friedlaender, de Vienne, lui demanda le portrait de sa femme que tout le monde attendait de voir.

 

A la suite de la pression qu’exerça sur lui Antonio Fradeletto, en septembre, Boldini vint à Venise pour honorer ses engagements en tant que membre du jury de la Biennale. Déjà en juin, Mario de Maria l’avait exhorté à accepter la mission, et même l’antiquaire et ingénieur Michel-Ange Guggenheim l’informaient de ce qui se passait à Venise.     

 

A partir de fin septembre et tout le mois d’octobre, Boldini résida à Londres – où il était probablement déjà allé en avril – et peut-être à cette occasion on lui a offert une copie de Ten O’Clock avec la dédicace de Whistler.

 

Au début de novembre, il fut invité à participer à l’exposition de l’Union Artistique du Nord au printemps suivant. Depuis cette année, il entretint des relations d’amitié avec Marcel Proust, qui avait pu admirer le portrait de son ami Robert de Montesquiou dans son studio. Boldini partit pour New York sur un bateau à vapeur, il arriva le 27 novembre; il fut reçu par le banquier Rodolphe Kahn, et invité à prendre part à une représentation au Théâtre métropolitain, où un grande affiche avertit le public de la présence dans la salle du célèbre artiste,  et une grande toile reproduisait une de ses vue de Versailles.                                                                                                                                                    

 

A New York  il réside à l’hôtel The Waldorf Astoria. Il fit un exposition personnelle à la Galleria Boussod, Valadon et Cie, au 303 de la Cinquième Avenue. Il reçut un accueil flatteur de la part du critique Royal Cortissoz, qu’il avait déjà rencontré à Paris et qui plusieurs années plus tard, dans le texte intitulé Personalities in Art, écrivit un compte rendu exhaustif et intéressant de la première activité de l’artiste. D’après les témoignages de l’époque, Boldini exposa à New York des oeuvres qu’il avait rapportées de Paris, comme le Portrait de Verdi, le Pastel blanc, le Portrait de Whistler, celui de la princesse Poniatowski, le Portrait de Mme Adolf Ladenburg et d’autres réalisées en  Amérique: Portrait de Mme Stanford White et celle de l’actrice Elsie de Wolfe, qui remercia le peintre pour son portrait très réussi.

 

Il correspondit avec Helleu et Sargent, leur confiant ses inquiétudes pour les modestes commandes reçues, et subit une inspection douanière désagréable pour la vente de certaines peintures. Cependant, Sargent le poussa à aller à Boston et à Chicago avant de quitter l’Amérique, dans l’espoir de trouver des commandes ultérieures. Boldini informa Helleu de son succès personnel immédiat, mais de la nécessité d’un temps plus long pour entreprendre des affaires. Au cours de l’hiver 1898, une pneumonie sévère obligea Boldini à s’aliter. Une fois guéri, le 16 avril, il quitta New York pour revenir à Paris.

 

Depuis avril, de Londres, les organisateurs de la «Exposition d’art international» se tenaient informés du retour de Boldini et de ses œuvres, en particulier le Portrait de Whistler, afin de les exposer lors de l’exposition organisée pour le mois de mai. C’était la première exposition de la Société Internationale des Sculpteurs, Peintres et Graveurs, d’après une l’initiative de Whistler lui-même qui en était également président depuis février et dont Boldini était membre d’honneur. Le 10 mai, le peintre reçut la demande officielle également président depuis février, dont Boldini était membre honoraire.

 

Le 10 mai, le peintre recevait la proposition officielle pour participer à l’exposition à laquelle il ne présenta que le portrait au crayon d’Edward G. Kennedy. L’insistance de Whistler à demander son propre portrait montre combien le peintre américain appréciait le travail de Boldini.      

 

À Paris, le peintre apprit que Leopolda Redi, l’épouse de Banti, était décédée en janvier.                    

 

En mai, il réalisa le portrait au crayon gras de Giacomo Puccini.                                                          

 

Entre l’été et l’automne de cette année, il peignit dans la Caserne des Dragons de Versailles. Il obtint la permission d’y travailler grâce à l’intervention du comte Liscoet, lieutenant du régiment. Il passa le mois d’août à Saint-Moritz en compagnie de la duchesse Grazioli, de l’infante d’Espagne Eulalia et du marquis Antonio di Rudinì. En octobre, il visita Trieste.

 

Il participa au «Salon des Beaux-Arts de Ferrare», pour célébrer le IVe centenaire de la mort de Girolamo Savonarola,  du 13 au 27 novembre.           

 

Entre octobre et décembre, il s’engagea avec constance à faire le portrait d’Eulalia de Bourbon.    Il préféra remplacer la robe noire initiale de Jacques Doucet que portait la Princesse, par une robe de dentelle blanche de mademoiselle Nicaud, qu’il choisit lui-même.

 

Au cours de l’année, il participa en tant que membre honoraire étranger à l’exposition sécessionniste à Vienne, “Vereinigung bildender Künstler Österreichs”, comme le montre le catalogue (10: Boldini Jean, Maler, Paris, 41, boulevard Berthier) avec entre autres Sargent et Whistler. Il réaffirma ainsi sa volonté  de donner un écho international à son travail de peintre, qui durant toutes les année quatre-vingt-dix fut soutenu par l’intervention des plus importantes expositions européennes et internationales. En février 1899, Boldini demanda à  Robert de Montesquiou, ami intime de Pauline Hugo, de régler la question du paiement du portrait de Pauline, pour lequel ils avaient convenu le prix de vingt-cinq francs qu’elle contesta par la suite. Montesquiou essaya en vain de dissiper le malentendu. C’est peut-être pour cette raison que le tableau est resté dans le studio du peintre, et ce n’est que dans les années 1920  qu’il fut cédé à Maurice de Rothschild.                                                                                                                                      

 

En juin, Boldini alla à Sienne. Il passa les vacances d’été en Engadine. Il séjourna à Venise et exposa à Pétersbourg à la «Première exposition internationale d’art» où le tsar admira ses œuvres. Son frère Joseph mourut en Australie à l’âge de soixante ans.                                                                                 

 

À l’exposition universelle de 1900 à Paris, il exposa: Portrait de Dame, princesse Eulalia, Portrait de M. Whistler, Portrait de M. Comte de M., Fleurs, Portrait de Mme Veil-Picard, Portrait de MS Schneider), Danse Espagnole et l’aquarelle du Parc de Versailles.

 

Boldini reçut le Grand Prix et fut nommé également membre du jury pour évaluer les œuvres étrangères à l’Exposition Contemporaine des Beaux-Arts.

 

Il partit pour une croisière sur le yacht de James Gordon Bennett, un homme d’affaires américain propriétaire du «New York Herald», et passa une partie de l’été à Saint-Moritz.

 

Il fit le portrait au pastel de Béatrice de Camondo, fille de Moise de Camondo, exposé à l’Exposition “L’Enfant à travers les äges” au Petit Palais-Champs Élyseés au Printemps de l’année suivante. Toujours en 1900 il finit le portrait de Mère Espérance, enthousiaste du  travail du peintre. Ilà un « Exposition Internationale” à Bruxelles, à laquelle il envoya entre autres le portrait de Robert de Montesquiou. Le tableau fut placé après dans la maison de Montesquiou, dans le Pavillion des Muses à  Neuilly. Dans le premier numéro du magazine “Les Modes” en janvier 1901, Robert de Montesquiou écrivit un ‘article flatteur sur Boldini qu’il illustra par des portraits de dames par le peintre.

 

Au cours des premiers mois de l’année, il fit le Portrait de Donna Franca Florio, refusé par son mari Ignace comme étant trop séduisant. Le peintre le modifia et y mis la date de 1924, l’année où il termina le travail. De retour à Paris, agacé de n’avoir pas reçu le titre de commandant de la Couronne d’Italie, il déclara ne plus vouloir  exposer dans sa patrie. Il refusa donc de présenter le Portrait de Donna Franca Florio et Portrait de Whistler à la IV Biennale de Venise. En août, il vint de nouveau en Italie et eut l’occasion de passer par Florence.  Il participa à l’ Exposition londonienne à la « Société Internationale des Sculpteurs, Peintres et Graveurs » avec Portrait de la Princesse Poniatowski. Il fit le portrait de l’écrivain Henry Gauthier-Villars et celui de la danseuse de l’Opéra de Paris Cléo de Mérode.                                     

 

Il passa l’année 1902 à Paris, travaillant intensément et consacrant beaucoup de ses œuvres à Mme de Joss. A ses nombreuses connaissances s’ajouta Ugo Ojetti. Entre avril et mai, il se rendit probablement à Londres, résident au 39 Hyde Park Gate.

 

Le 1903 marqua la reprise de ses expositions, l’artiste participa avec un Portrait au Salon Parisien de la Société Nationale des Beaux-Arts. Et il fut présent malgré lui à  la Biennale de Venise avec le Portrait de Donna Franca Florio, envoyé à l’exposition par les Florio .      En avril, il prit part à une exposition à la New Gallery à Londres avec le Portrait of Whistler, qui obtint des critiques flatteuses dans les magazines et les journaux locaux, et Portrait of Nanne Schrader. Le Portrait de Whistler  fut  exposé également à Philadelphie en octobre, dans une exposition itinérante avec  étape à Pittsburgh. Boldini refusa les offres de vente de l’oeuvre.

 

Depuis Londres Il  demanda en mariage avec la fille de son ami Christian Banti, qui en fut contrarié; cependant, une fois rentré en Italie, le mariage partit en fumée, bien qu’il restat affectueusement attaché à Alaide. Cette circonstance détermina la rupture définitive de la longue amitié entre Banti et Boldini. Il passa l’été sur la côte française à Dinard et à Deauville. Il continua de façon intense son activité de portraitiste toute l’année 1904 ; parmi les nombreuses œuvres de cette année,  le Portrait de madame Victor Hugo, appelée Dora, deuxième épouse de Georges-Victor Hugo, d’ Edmond Rostand, de la princesse Maria Hohenlohe et d’autres nobles dames.                                                                                                                                         

 

Au Salon du Champ-de-Mars, il exposa deux portraits: Portrait de la Princesse H. et Portrait de Mme de L. En août, il fut reçu par le marquis de Montegnart à Uriage-les-Bains. Le 4 décembre mourut Cristiano Banti.

 

Fradeletto l’invita à exposer à la Biennale de Venise de 1905, où il se présenta avec un tableau hors-concours : le Portrait de Whistler, revenu d’Amérique. Il fut photographié par Vittorio Pica pour être publié dans le catalogue de l’exposition.      

 

Boldini fit le portrait de Rita de Acosta Lydig, probablement exposé au Salon du Champ-de-Mars sous le titre Portrait de Mme L., où Boldini présenta également Portrait de Mme V.H. (peut-être celui de madame Georges Hugo), et portrait de M.W. (c’est-à-dire l’écrivain Willy, Henry Gauthier-Villars). Il fit aussi le portrait de Cecilie Dubufe, épouse de Guillaume, auquel il fit des retouches ultérieures. Il reçut une lettre des petits-enfants d’Isabella Falconer, son ancienne mécène, qui, dans le besoin, demandaient son aide.   Il passa l’été à Vittel avec Mme Joss,  dont il fit plusieurs portraits. La nouvelle que Jeanne Max avait cédé au musée du Luxembourg le portrait que lui fit Boldini en 1896, flatta le peintre.                          

 

Le peintre s’installa à Avignon en 1906; de retour à Paris, il partcicipa à la vente de la collection d’art de l’acteur Constant Coquelin, où fut aliéné un des ses tableaux.                 

 

En avril, San Francisco fut en grande partie détruite par un tremblement de terre, et sept des dix portraits de Boldini présents dans la ville furent également détruits.                              

 

Au Salon du Champ-de-Mars, il proposa trois portraits: Comtesse Z. (Portrait de la Comtesse Zichy), Comtesse L. (Portrait de Paulette Howard-Johnston) et Mme D. (Portrait de Madame Dubufe). Boldini avait en effet demandé à Guillaume Dubufe la permission de présenter le portrait de sa femme. Il termina l’effigie de Consuelo Marlborough, qui le remercia pour le magnifique tableau, bien qu’il ait reçu des critiques pour sa pose quelque peu artificielle. L’œuvre fut  probablement commencée à l’automne-hiver de 1905 et Boldini aurait aimé l’exposer à Paris en 1906.

 

Il continua sa longue correspondance avec le peintre et illustratrice Madeleine Lemaire, dont il avait soutenu la participation à la première Biennale de Venise en 1895. La femme peintre avait l’habitude d’organiser dans sa maison parisienne des rencontres fêtardes entre artistes, intellectuels et écrivains  appartenant à la haute bourgeoisie internationale. Robert de Montesquiou demanda à Boldini de le mettre en contact avec le sculpteur Paul Troubetzkoy, auquel il voulait demander un portrait pour enrichir sa propre galerie.                                                   

 

En 1907, il ne présenta pas de peintures au Salon annuel de la Société Nationale des Beaux-Arts mais continua à travailler durement. Par l’intermédiaire de Dubufe, il envoya le Portrait of  S.A.R. Princesse Eulalia d’Espagne à l’exposition au Palais du Domaine de Bagatelle. Il fréquenta les salons de Robert de Montesquiou. Son frère Luigi mourut.

 

Au cours de l’année, il rencontra la comtesse Francesca Notarbartolo de Villarosa, mariée à Orsay. Leur correspondance commença en 1907.

 

Boldini fit le Portrait de mademoiselle Lanthélme,  c’est-à-dire l’actrice et chanteuse Mathilde Fossey, également appelée Ginette. La triste affaire de la jeune femme tombée du yacht de son mari, le riche photographe britannique Alfred Charles Edwards, le 25 juillet 1911, empêcha la vente du tableau qui, en 1914, passa à l’État italien.

 

Au cours des premiers mois de 1908, Boldini termina deux portraits qu’il proposa ensuite au Salon du Champ-de-Mars avec les titres de Comtesse de S. (peut-être le Portrait de Blonde Lady assis devant) et Mme N. (c’est-à-dire Portrait de Madame Nemidoff). Il était en train d’en terminer également un troisième qui ne fut pas exposé.

 

Dans une lettre à Francesca d’Orsay, il rappela la sortie faite au Salon pour voir les deux portraits exposés et l’accueil chaleureux que lui firent les visiteurs. En mai, il présenta le portrait de Whistler lors de l’exposition au Palais du Domaine de Bagatelle. L’oeuvre appartenait à Paul-César Helleu, qui l’avait acheté au début du mois de janvier précédent. Boldini se rendit à Cauterets en juillet, dans les Pyrénées, puis à Toulouse et à Bordeaux, tandis qu’en automne il fit un voyage en Italie pour rentrer ensuite à Paris.

 

Le peintre souffrait de pyorrhée, une grave inflammation des gencives. La même année, Giovanni Fattori est décédé.

 

Probablement à Venise, en septembre, il rencontra pour la première fois la marquise Casati; dans une lettre  à Francesca d’Orsay le 10 Novembre 1908, il informait son amie de l’arrivée imminente de la marquise à Paris.

Portrait de la Marquise Casati

Portrait de la Marquise Casati

À l’automne de cette année, le Marquis Casati pris contact avec le peintre pour lui commander le portrait de sa femme, qu’il termina en quelques mois.      

 

Début Janvier 1909 la princesse Marthe Lucile Bibesco, de Bucarest, se mis d’accord avec le peintre pour qu’il la représente dans un tableau, précédé par le dessin que Boldini réalisa vers la fin de l’année, quand la princesse arriva à Paris et posa pour lui . Elle lui en demanda le prix tout en reportant les séances de pose pour le portrait final au printemps suivant.    

 

En mars 1909 son frère Pietro mourut. Le 8 mars « La Voce » publia une monographie de Boldini signée Ardengo Soffici.                                                                                                                                                                     

 

Le Salon fut inauguré le 13 avril, et Boldini y participa avec trois œuvres: Portrait de la Comtesse P. (Comtesse de Pourtalès), Portrait de Marquise C. et Portrait de M. et Mme L. (ou époux Lydig ou Bois).                                                                                                                                                                                                                 

 

Pour ne pas irriter la comtesse Casati, qui ne voulait pas que son portrait  soit  exposé avec d’autres, Boldini demanda à Dubufe d’exposer les peintures dans différentes pièces. Le peintre invita la marquise à l’ouverture du Salon: malheureusement, il ne put y être présent parce qu’il était malade. Il autorisa les journaux français et étrangers à publier les tableaux exposés au Salon et surtout celui de la Marquise, contrairement au jugement négatif habituel sur les reproductions, qui selon Boldini, rendaient les peintures horribles. Suite à l’énorme succès de l’artiste, le 14 avril, sur «Le Figaro» apparut la remarquable critique d’Arsène Alexandre, qui définit le portrait de la Marquise Casati comme «la plus belle pièce de peinture pure de tout le Salon». En juillet, Boldini envoya le portrait de la marquis à Rome pour être exposé dans le palais au 25, rue Piemonte. En raison d’un problème de santé, en été, Boldini se rendit dans la ville thermale de Pougues-les-Eaux, où il rencontra la jeune et belle Eugénie Legrip, surnommée «Divine».

 

En septembre, quelques jours après son retour à Paris, il partit pour Venise où il resta pendant un mois, pour continuer ensuite vers Milan où il fut accueilli par la marquise Casati. Cette année-là , il séjourna à Turin et Moncalieri, probablement parce qu’il connaissait la princesse Letizia Savoia d’Aosta.                                                                                                                                                                                                            

 

Au Salon de 1910, il présenta trois portraits, celui de Mlle Errázuriz, La Duchesse de Montellano et Mme Doyen. En février, il rencontra Eugène-Louis Doyen afin de définir les séances nécessaires pour compléter le portrait de son épouse, madame Doyen.

 

En mai, la princesse Bibesco était à Paris et, comme promis, elle rendit visite au peintre, qui réalisa le premier des deux portraits connus, le demi-buste. En juillet, le tableau était déjà terminé et envoyé à Bucarest. C’est seulement dans une lettre inédite de plusieurs années après, que la princesse raconta sa rencontre avec Boldini, qui eut lieu en 1907 à Paris, lors d’un dîner chez la marquise de Ludre, où le peintre exprima le désir de faire son portrait. Elle fréquenta l’artiste un mois entier, qui dans les premiers temps lui fit un dessin au crayon

 

Toujours en mai, Boldini reçut le solde du portrait de Cécile Murat, admiré lors d’une exposition à Bruxelles. Après le Salon, se rendit à Versailles, puis repartit pour l’Italie. À son retour à Paris, il envoya une lettre à l’écrivain Gabriele d’Annunzio, avec qui il partageait sa passion pour la vie mondaine, sans être liés par une véritable amitié

 

En août et septembre, Boldini était à Uriage-les-Bains et  entretenait une correspondance étroite avec Alexandre de Sabreai, Francesca d’Orsay et la Duchesse Massari.    

 

A la mort de sa soeur Carlotta, Boldini fit un voyage en Italie pour assister aux funérailles. Correspondit avec Carlo Placci, qui pour cette année ne visita pas Paris. 

 

Déjà dans les premiers mois de l’année 1911, Boldini termina le second portrait de la princesse Bibesco,  portrait en entier dont elle était enthousiaste. Exposé au Salon du Champ-de-Mars cette année-là, il fut cependant refusé par son mari qui le jugeait scandaleux.   Boldini ne voulut pas y faire des changements, il reçut donc une injonction l’invitant à ne pas exposer l’œuvre et à ne la vendre à personne. Le tableau resta dans la collection de l’artiste jusqu’à sa mort.

Boldini avec la Marquise Casati et son mari

Cinq de ses peintures étaient exposées au Salon de Paris: en plus du portrait de la princesse Bibesco, le peintre proposa celui de Mme P.S.P., par Mme G.V. et Mlle M. de H. avec une Nature morte. Il a envoyé une lettre à Gabriele D’Annunzio, écrivant son intention de faire le portrait de Mademoiselle Rubinstein en costume du guerrier qu’elle portait dans « Le Martyre de Saint Sébastien », écrit pour elle par d’Annunzio.

 

La même année, il fit la connaissance de Lina Bilitis, un nouveau modèle qui posa pour lui jusqu’en 1919. Il poursuivit sa correspondance avec Francesca d’Orsay, à laquelle il confia sa difficulté à peindre la marquise de  Rudinì et des rencontres imminentes avec le comte Zoubov. En 1912, il participa pour la 14ème fois au Salon avec: Portrait de M.H., Portrait de Mme H., Portrait de Mme B., Portrait de la Princesse B., c’est-à-dire le demi-buste de la princesse bulgare. Il demanda à la Marquise Casati de ne pas présenter son portrait à la Biennale de Venise, où il se rendit personnellement, pour proposer plutôt le Portrait du marquis Antonio di Rudinì. Sa soeur Veronica mourut à Bologne à soixante-deux ans. Boldini continua sa correspondance avec Carlo Placci.

 

Il participa à l’ Exposition internationale d’Amsterdam « – du 13 Avril au 15 Juillet, 1912 – où il proposa au mépris de la volonté de Bibesco,  le portrait en entier de la princesse , ainsi que le portrait de MS, probablement le portrait du petit Subercaseaux.

 

Dans les premiers mois de l’année 1913, à Paris, il travailla avec les modèles Lina et Peggy et continua sa correspondance avec la Marquise Casati, lui rappelant d’avoir encore besoin de ses chiens, peut-être à insérer, dans son idée première, dans le portrait de la noble femme avec les plumes de paon.  Ce tableau subit de nombreux changements, est resté inachevé dans l’atelier du peintre; seulement après plusieurs passages de propriété il fut finalement donné à la Galerie nationale d’art moderne de Rome en 1960.

 

Dans une lettre en date du 2 Janvier 1913 adressée à Ugo Ojetti, l’artiste  écrivit qu’il avait promis  à la Marquise Casati, ces jours-çi à Paris, de lui faire un portrait en échange de celui avec le lévrier de 1908. L’idée était de le vendre au même prix qu’elle l’avait acheté, soit trente mille francs, à la  Galleria d’Arte Nazionale de Rome. Dans un passage de la commission permanente pour les acquisitions de la Galerie, lors de la réunion du 31 mars 1913, à l’ordre du jour apparut la proposition d’acheter des œuvres, dont au no. 6 une peinture à l’huile de Boldini, marquée d’un “?” dont l’écriture semblerait être celle d’Ojetti. L’affaire n’aboutit pas le prix de l’oeuvre ayant été jugé trop élevé.

 

A propos des achats de Venise, on publia dans le « Giornale d’Italia » du Lundi, 20 Juillet 1914, tout en rappelant l’échec de l’achat manqué d’un tableau d’Anglade dû à son prix excessif, on parla aussi de ce qui arriva à une œuvre de Boldini “parce que le cas d’Anglade n’est pas isolé, et que justement ces jours-çi il y a eu un cas Boldini, qui fit beaucoup de bruit et qui a eu lieu parce que l’un des membres du fameux Conseil a voulu que cela se passe ainsi. Ensuite, il y a les achats faits à l’aveuglette et d’autres affaires douteuses qui se répètent maintenant avec une fréquence et une régularité plutôt impressionnantes. […] La question est de savoir si la façon dont est constitué ce Conseil n’est pas plutôt un organisme utile aux petites ambitions personnelles de ceux qui y participent, mais plutôt nuisible aux intérêts de l’État”. Contrarié, Ojetti s’appreta  à répondre au journaliste pour réaffirmer la transparence de chaque action qu’il avait menée dans les bureaux publics.

 

Les déplacements de Boldini dans cette période furent très fréquents: au printemps, il se rendit à Rome à l’automne à Bologne et enfin à Florence, tandis que le voyage prévu à Venise pour Septembre, chez la Marquise Casati, n’a probablement pas eu lieu.

 

À Salon, il exposa deux peintures non-identifiées dont parle ainsi le G.G. Sarti (The National Society Salon, dans “The Tribune”, 14 avril 1913): “Paris, 13 heures 9. […] Cette année, après avoir visité le Salon de la Société nationale, on constate que le public est moins intéressé qu’avant même aux œuvres d’un grand nombre des différents artistes qu’il préfère d’habitude. A part, comme je l’ai dit, les portraits de Boldini et les tableaux de quelques autres grands peintres. Boldini exposa un portrait  de plusieurs femmes et un autre d’une dame: le premier est d’une expressivité surprenante, le second n’a pas le caractère que je retiens essentiel mais il est d’une élégance et une originalité admirables”.

 

Comme toujours, ses toiles sont très discutées, très critiquées, mais constituent un des clous de l’Exposition. L’autre est  le Don Chisciotte de La Gandara. […] Si on enlève ces toiles du peintre italien et du peintre français, on ne trouve pas grand-chose d’autre au  Salon d’agréablement déconcertant “.

 

Il s’agissait donc d’un portrait masculin et d’un autre féminin, peut-être le portrait de Peggy. Boldini a écrit dans une lettre à Francesca d’Orsay: “Le tableau de Peggy au Salon a un succès  immense et vertigineux”.

 

Il discuta avec Adelaide Banti de ses peintures passées pour la vente Battistini, que Boldini ne considérait pas des autographes. En vérité les œuvres venaient de chez les Banti et Alaide était certaine que c’est lui qui les avait faites.

 

En Juin son frère Gaetano lui écrivit qu’il avait des difficultés économiques, qui le rassura en lui offrant de l’aider en cas de nécessité.

 

Il reçut le paiement du portrait de madame Edwards Gandarillas.  

 

De Février à fin Juin 1914, à Rome eut lieu la « deuxième exposition internationale d’art parrainée par la Secession, à laquelle Boldini, toujours à la recherche de nouvelles expériences, n’a pu manquer. Il y a présenté trois œuvres jamais exposées en Italie, deux identifiées par le simple titre « Portrait », envoyées de Paris, en plus du portrait du Marchesa Casati avec un lévrier. Diego Angeli rappelle les peintures dans un article: Jeunesse et Printemps d’Art: la Sécession à Rome (dans le «Giornale d’Italia» dimanche 22 Mars, 1914): «Boldini avec trois de ses portraits caractéristiques, dont celui désormais célèbre de  la marquise Casati».

 

Au Salon de Paris, il exposa Portrait de Mlle R. et Portrait de Mlle L. G.G. Sarti, correspondant de “The Tribune”, les décrivit dans Expositions parisiennes. Salon de la Nationale (14 avril 1914):

 

“Paris, avril 1914

 

Les artistes italiens ont presque tous déserté. Si ce n’était pour les deux petits portraits portant la célèbre signature de Boldini, on pourrait éviter de les mentionner. Ces portraits de Boldini se diffèrent de ceux qu’il expose d’habitude chaque année dans ce Salon: Ils représentent tous deux des dames, mais un est coupé à la hauteur de la poitrine et l’autre est en entier à un cinquième du vrai. La petite personne que Boldini a peint dans ce deuxième tableau est typique comme toutes celles qu’il aime représenter: à savoir une créature serpentine, aux lignes fuyantes, énigmatique, surréaliste. Si un jour on organisera une exposition des portraits de cet artiste, le public se trouvera en face d’une multitude de dames toutes aussi vaporeuses, toutes avec le même aspect immatériel, toutes appartenant à une race délicate, è une race que l’on croira éteinte”.

 

A partir de cette année Boldini ne participa plus au Salon jusqu’en 1921. Entre-temps, la Première Guerre mondiale éclata et l’artiste partit souvent en voyage: de Nice à Glasgow, Southampton, parfois à Londres, à Paris et dans les derniers mois de l’année, en Espagne. Il reçut plusieurs lettres d’Amédée Kahn, qui le rassurait sur ses affaires financières et sur ses dépôts bancaires.

 

Dans ses lettres à son frère Gaetano, il exprimait son regret pour ses mauvaises affaires, certainement dues aux conflits militaires en cours.

 

Il reçut les remerciements de Teresa Venosa Marescotti de Rome pour le magnifique portrait de son défunt mari, le marquis Ignazio Boncompagni Ludovisi, prince de Venosa, admiré par tous dans leur résidence de Rome.

 

Cécile Murat  demanda au peintre de lui faire son portrait son portrait, qu’il commença en 1910.

 

En mai 1915, mourut la femme de son frère Gaetano, qui quitta Bologne pour retourner à Ferrare.

 

Les prix d’un portrait de Boldini variaient à cette époque entre trente mille et cinquante mille francs. Au cours des dernières années, ses problèmes de vue s’aggravèrent; nous connaissons peu les deux années 1917-1918, pendant lesquelles il se déplaça principalement de la Côte d’Azur à Paris.

 

À partir de février 1918, il résida à Nice où il fit parvenir certains de ses tableaux pour les sauver des bombardements. Il quitta Nice le 5 décembre pour retourner à Paris. C’est à ce moment-là qu’il fit don du portrait de Verdi à la Galerie d’Art Moderne à Rome.

 

Deux prix importants lui furent remis en 1919: le titre d’Officier de Légion d’Honneur le 14 janvier et celui de Grand Officier de la Couronne d’Italie le 29 juillet.

 

Il commença à donner une pension à sa nièce Eve et à son frère Gaetano, avec lequel il garda une correspondance constante. Il demanda à ce dernier de lui envoyer des photos de pigeons volants, de préférence dans la ville de Venise, car il en avait besoin pour un tableau. Boldini avait désormais soixante-dix-sept ans, il voyait sa maladie s’aggraver et se retrouvait de plus en plus seul.

 

Il entretint une correspondance intense avec Maria Vendeghini Baldi, fille de son vieil ami de Ferrara Enea; Dans ces lettres, le peintre regrettait sa ville natale, mais compte tenu de ses mauvaises conditions de santé, il ne se sentait pas capable de faire face à un si long voyage.

 

En 1920, ses inquiétudes se concentrèrent sur l’expansion du bolchevisme, comme on peut en déduire des nombreuses lettres qu’il envoya à son frère Gaetano, où il parlait également de son’amour pour une jeune fille de dix-sept ans. Il conseilla à la Marquise Casati de ne pas prêter son portrait pour des expositions organisées à Venise. Il continua sa correspondance affectueuse avec Maria Vendeghini Baldi, qui en mai perdit un enfant; Boldini exprima ses condoléances pour le terrible deuil et la pressa  à faire continuer à son autre fils ses études artistiques. Il souffrit d’arthrite à l’oreille gauche. En repensant au portrait au crayon de ses parents exécuta dans sa jeunesse, il déclara que même après tant d’années, il ne pourrait pas faire mieux.

 

Il participa à la Première Exposition d’Art de Ferrare» inaugurée le 29 avril. Malgré les conseils du peintre, la Marquise Casati ne fit pas parvenir son portrait avec lévrier à Ferrare.

 

Boldini répéta à son frère Gaetano que le marché de l’art était stagnant et qu’il ne voulait pas  participer au salon annuel. Il exprima son d’admiration pour Gabriele d’Annunzio et a prévoya d’aller à Ferrare fin septembre pour féliciter les braves fascistes de la ville.

 

En 1921, il correspondit avec Filippo Tommaso Marinetti, manifestant son intérêt pour les nouvelles tendances artistiques. Cette année marqua la reprise de ses expositions au Salon du Champ-de-Mars avec deux œuvres: Portrait de Madame Harjès avec deux enfants et Portrait de Mme Letellier. La femme peintre néo-zélandaise Grace Jane Joel le félicita pour l’originalité du premier tableau. Beaucoup de ses œuvres participèrent à de nombreuses ventes aux enchères à Paris.

 

Suite à la perte de nombreuses dents, Boldini se fit mettre une prothèse dentaire.

 

Robert de Montesquiou dédia une poésie à trois peintures célèbres réalisées par le peintre: son portrait de 1897, Portrait du marquis Casati avec Greyhound et Portrait de madame Harjès avec deux fils. Le portrait de Mme Edwards avec ses quatre enfants fit l’objet d’un long procès en 1922, car le contrat prévoyait la représentation d’un seul enfant et pas des quatre; le peintre le perdit et fut obligé de le remettre à ses donneurs d’ordre. L’œuvre finit au Chili en 1928.

 

Déjà le 29 juillet 1922, le peintre répondait à M. Edwards, qui avait contesté le prix de la peinture.

 

A la suite d’une longue maladie,  Maria Vendeghini Baldi  mourut 18 juin. Boldini confia à son mari, Giovanni Baldi, qu’il pensait souvent à la mort et qu’il voulait mettre en place un lieu d’exposition à Ferrare, capable d’accueillir toutes les œuvres qu’il donnerait à la ville après sa mort. Il écrivit à son frère Gaetano de lui trouver une maison à Ferrare, où il reviendrait volontiers vivre. Il fit part également à Gaetano et à Baldi du problème qu’il avait avec les Edwards. Puis il changea d’avis et pensa de s’installer à Rome.     Au Salon, il exposa deux oeuvres: Mme Edwards et ses enfants et Mme Edwards. Il souffrit de sciatique.

 

Il écrivit à Adelaide Banti qu’il projetait d’aller à Castiglioncello, prétendant qu’elle l’avait rejeté à cause de son amour secret pour Frederick Stibbert. Il se plaignit d’avoir vieilli, d’y voir mal et d’être sourd d’une oreille.

 

Il continu sa correspondance avec la Marquise Casati. En mars 1923, il fit un voyage à Rouen et, en été, à Ostende et à Lamalou, où il rencontra la comtesse Grazioli. Son frère Gaetano, à qui Boldini donnait déjà une pension alimentaire depuis plusieurs années, le rejoignit à Paris. Berthe, à son service depuis 1895, se maria et quitta son travail.

 

Boldini félicita la Marquise Casati pour l’achat du Palais Rose du Vésinet à Paris, qui appartenait à Robert de Montesquiou. Ayant reçu des images d’Adelaide Banti, il lui fit ses compliments. Son amie lui procura une nouvelle gouvernante suisse du nom de Marie Rouiller.

 

L’année suivante, Boldini proposa encore deux œuvres au Salon: Portrait de Marquise P. del Rio et Portrait de Comte Sforza.

 

En 1924, à la fin du mois d’août, il alla en Bretagne, mais il fut obligé de repartir aussitôt à cause des mauvaises conditions climatiques. Il entretint une correspondance étroite pendant l’année avec son frère Gaetano au sujet de son déménagement à Ferrare et sur la possibilité de créer un musée à son nom. Au début, il fut tenté par l’’éventualité d’habiter au Palais des Diamants, mais l’impossibilité de cet arrangement lui fit exclure toute autre solution. Il affirma que la France aussi aurait eu besoin d’un Mussolini pour résoudre les nombreux problèmes de sa nation. Ses problèmes de vue s’aggravèrent progressivement. Il se plaignit à Adelaide du caractère trop sévère de sa servante qu’il aurait voulu licencier, ce qu’il réussit finalement à faire.

 

Carlo Placci le félicita sur la stèle que la Commune de Ferrare fit mettre sur sa maison natale. Le peintre déplora cependant qu’elle ne décrivait que son activité de portraitiste et pas celle d’avant, lorsqu’il réalisait des tableaux de tous genres. En novembre, “La Stirpe” a publié un article qui retraçait toutes les étapes de la carrière du peintre.

 

En juin 1925, Arduino Colasanti le rejoignit à Paris pour lui offrir un logement à Rome, ville qui rivalisait avec Ferrara pour l’héritage du peintre. En août, Boldini était à Saint-Brieuc et aurait aimé retourner en Italie, mais son modèle Suzy Lecormie attrapa la tuberculose. Il engagea une nouvelle servante, d’après lui, de petite taille et qui sentait mauvais. En décembre, il rejoignit Suzy à Cannes, en restant au moins jusqu’en février de l’année suivante.

 

En août 1926, Boldini était avec Suzy à Cabourg. En septembre, il alla à Paris, où il eut un entretien célèbre avec De Pisis. Gertrude Corbitt fut reçue par le peintre dans son studio pour les séances de pose de son portrait.

Photographie de Giovanni Boldini en âge avancé

C’est à cette période qu’eut lieu sa rencontre décisive avec Emilia Cardona, journaliste de la “Gazzetta del Popolo” à Turin, qui était allée à son studio pour l’interviewer, et avec laquelle il commença une relation d’amitié affectueuse qui aboutit trois ans plus tard dans un mariage.

 

L’union entre Emilia, 27 ans,  déjà mariée en 1923 avec une cérémonie civile à Massimo Mencarelli, et le peintre maintenant âgé, suscita une certaine perplexité chez son frère Gaetano et ses amis les plus proches. Selon un témoignage de la veuve de Boldini, recueilli plusieurs années plus tard par Raffaele Monti, le mariage ne fut pas vraiment consommé, mais fut plutôt à l’enseigne d’une affection passionnée et d’un érotisme subtil qui n’a jamais été pleinement exprimé. Aujourd’hui seulement, nous sommes au courant de la relation hors-mariage qu’entretenait Emilia déjà un an avant son mariage, avec le sculpteur Francesco “Francis” La Monaca, qu’elle épousa un an après la mort de Boldini.

 

En raison d’un article publié en Italie sur les graves problèmes de santé de l’artiste bien connu, son frère Gaetano, inquiet, envoya à Paris Louis et Carlo Lega, qui constatèrent que le journal avait exagéré.

 

Les deux années suivantes, les conditions de santé de Boldini s’aggravèrent : il souffrait de rhumatisme, il fut opéré à la prostate et sa vue s’affaiblissait toujours plus.

 

En 1927, il reçut la lettre passionnée de Lola Laskaraki, dans laquelle la femme rappelait leur amour passé. Boldini  envisagea de nouveau de retourner à Ferrare.

 

À l’occasion de la «Semaine Ferrarese» en 1928, on lui a dédié une petite exposition anthologique, qui contraria le peintre à cause de la présence, parmi les tableaux sélectionnés, de plusieurs oeuvres de jeunesse. Pour l’inauguration de Torre Vittoria furent exposés les tableaux suivants: Comte de Lydia Magnoni Monti, Portrait de la comtesse Carolina Magrini, Portrait de Giuseppe Verdi, Portrait de la princesse Hohenlohe, Portrait d’un général espagnol, Portrait d’un général espagnol Comtes Maraini, Courtyardy The Sentinel, Painting Performed at Twelve, Portrait du père.

 

Le peintre fut  nommé commandant de l’Ordre des Saints Maurizio et Lazzaro. Le podestà de Ferrara, Renzo Ravenna, émis l’hypothèse de donner à Boldini une maison prestigieuse dans sa ville natale, mais les préjugé sans fin sur sa jeune femme ne rendirent pas l’idée possible. Boldini se plaignit avec Maria Lega des œuvres exposées à Ferrare et surtout de l’imprudence d’avoir apporté de Rome le portrait de Verdi. Avec l’aide de Giovanni et de son frère Gaetano, Emilia Cardona commença à rédiger ce qui, bien qu’avec quelques imprécisions, est devenu la biographie la plus complète de l’artiste.

 

1929 fut l’année de son mariage avec le jeune journaliste, légalement séparée de son premier mari, qui fut célébré en présence de quelques intimes: elle avait trente ans, il avait quatre-vingt-sept ans.

 

Boldini demanda à Gaetano de fournir plus d’informations à Emilia sur sa vie passée.  Adelaide Banti mourut, définie par l’artiste «ma fiancée depuis 60 ans».

 

La santé de Boldini se détériora en 1930, bien qu’il soit affectueusement soigné par sa femme. Dans une de ses dernières lettres à Gaetano, Boldini lui dit qu’il allait très mal. Dans une note, Emilia expliqua à Gaetano l’énorme difficulté que le peintre avait rencontré pour lui écrire cette lettre.

 

L’artiste est décédé le 11 janvier 1931 à cause d’une bronchopneumonie aigue. Son corps fut enterré dans le cimetière de Certosa à Ferrare, à côté de ses proches. Sa veuve, quelques mois plus tard, publia à Paris « Vie de Jean Boldini », auquel elle avait travaillé sous la direction de Boldini lui-même.

 

Le 7 mai, à la Galerie Charpentier de Paris, une rétrospective fut inaugurée en l’honneur du grand artiste italien.

 

Origine: “Giovanni Boldini. Histoire biographique “

 

par Tiziano Panconi et Loredana Angiolino

 

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Una serie di otto affeschi, di ispirazione macchiaiola, ritrovati dalla moglie di Giovanni Boldini, Emilia Cardona, molti anni dopo la morte del maestro, presso Villa Falconer, conosciuta come La Falconeria, in Pistoia…

Berthè la musa indimenticabile di Giovanni Boldini

Fra tutte la più bella, l’immagine di Berthè rappresenta idealmente un intero decennio di pittura, vale a dire a partire da quel fatidico novembre del 1871 quando, concludendo la lunga parentesi toscana e poi il soggiorno londinese durato quasi un anno, il pittore lasciò definitivamente l’Italia e poi Londra – dove aveva ritrovato gli amici De Tivoli e D’ancona e goduto della protezione dell’abbiente mercante Reitlinger e dei nobili Cornwallis West – alla volta di Parigi, città cosmopolita, nell’immaginario collettivo baluardo della libertà di espressione e culla della modernità…

Certificati di autenticità, tutela legale. Centro studi promozione dell'opera di Giovanni Boldini e dei Macchiaioli. Progettazione e curatela di grandi mostre culturali